Décision judiciaire de Cours Administrative d'Appel, 13 décembre 1999 (cas Cour administrative d'appel de Bordeaux, 2e chambre, du 13 décembre 1999, 96BX00562, mentionné aux tables du recueil Lebon)

Date de Résolution13 décembre 1999
JuridictionCour administrative d'appel de Bordeaux
Nature Texte

Vu la requête enregistrée au greffe de la cour le 25 mars 1996, présentée pour M. Benoît Y..., demeurant "Miquela" à Saint-Gein (Landes), par Me X..., avocat ;

M. Benoît Y... demande à la cour :

1 ) d'annuler le jugement en date du 15 décembre 1995 par lequel le tribunal administratif de Toulouse a rejeté sa demande tendant à la condamnation de l'Etat à lui payer une somme de 1 625 000 F, augmentée des intérêts au taux légal, en réparation du préjudice qu'il a subi du fait de l'explosion d'une grenade lacrymogène lancée par les forces de l'ordre à l'occasion d'une manifestation d'agriculteurs à laquelle il participait le 10 octobre 1990 aux abords de l'aéroport de Toulouse-Blagnac ;

2 ) de condamner l'Etat à lui verser les dommages et intérêts évalués par le rapport d'expertise, à lui rembourser les frais d'expertise exposés dans la procédure et à lui verser une somme de 10 000 F sur le fondement de l'article L.8-1 du code des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel ;

Vu les autres pièces du dossier ;

Vu la loi n 83-8 du 7 janvier 1983 ;

Vu la loi n 96-29 du 9 janvier 1986 ;

Vu le code pénal ;

Vu le code des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel ;

Vu la loi n 87-1127 du 31 décembre 1987 ;

Les parties ayant été régulièrement averties du jour de l'audience ;

Après avoir entendu au cours de l'audience publique du 15 novembre 1999 :

- le rapport de M. CHEMIN, rapporteur ;

- les observations de Me BERGERES, avocat de M. Benoît Y... ;

- et les conclusions de M. REY, commissaire du gouvernement ;

Considérant que lors d'une manifestation d'agriculteurs organisée le 10 octobre 1990 aux abords de l'aéroport de Toulouse-Blagnac à l'occasion de la venue du Président de la République pour l'inauguration d'une usine d'assemblage d'Airbus à Colomiers, M. Y... s'est grièvement blessé à la main en ramassant une grenade lacrymogène lancée par les forces de l'ordre qui tentaient de repousser les manifestants au nombre desquels il figurait ; qu'ayant demandé réparation à l'Etat du préjudice qu'il a subi sur le fondement de l'article 92 de la loi n 83-8 du 7 janvier 1983, le tribunal administratif de Toulouse a rejeté sa demande au motif qu'il avait commis une faute de nature à exonérer totalement l'Etat de sa responsabilité ;

Considérant qu'aux termes de l'article 92 de la loi n 83-8 du 7 janvier 1983, alors applicable : "L'Etat est civilement responsable des dégâts et dommages résultant des crimes et délits...

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